evidence based practice

Syndrome T4

Löscher S. Handschuhe, Helm- und Schweregefühl - Das T4-Syndrom. Physiopraxis 2021, 19(03):24-29.
Sensation de porter des gants, un casque et sensation de lourdeur - Syndrome T4.
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Des paresthésies bilatérales au niveau des doigts, des mains et des avant-bras associées à des maux de tête et à des douleurs interscapulaires. Cette accumulation de symptômes est souvent désignée, en thérapie manuelle, par le nom de syndrome T4. On peut se demander si la théorie largement répandue d'un dysfonctionnement sympathique localisé au niveau thoracique, associé à la sensation pour le patient de porter des gants et un casque, est la seule hypothèse envisageable.
Le syndrome T4 a été introduit pour la première fois en 1957 par Geoffrey Douglas Maitland. Il s'agit d'un tableau clinique diffus dont la symptomatologie se localise au niveau des membres supérieurs et de la tête. Il est généré par une dysfonction des segments vertébraux thoraciques hauts et moyens (T2 à T7), avec une prédilection pour le niveau T4, d'où vient la dénomination du syndrome. 
Ce syndrome peut impliquer la nuque, la tête et les membres supérieurs, uni- ou bilatéralement. Le patient peut se plaindre de douleur, de paresthésies ou d'engourdissement en forme de gants au niveau de la main et de l'avant-bras. Le patient présente souvent un déficit de force musculaire au niveau des mains et devient maladroit. Des troubles trophiques tels que : tension, lourdeur, sensation de trop plein, froideur, moiteur ou transpiration, pâleur peuvent se présenter. Dans 30% des cas, le patient souffre de céphalées, en forme de casque. Différentes localisations sont possibles : uni- ou bilatérale, main, avant-bras, bras et/ou tête. 
Les sujets du genre féminin sont 4 fois plus souvent atteints que ceux du genre masculin, la tranche d'âge de 30 à 50 ans est la plus exposée, les sujets travaillant en position assise : travail à l'ordinateur, chauffeur, travail à la chaîne, sont les plus susceptibles de développer cette pathologie. Le praticien peut observer une protraction de la tête. Au niveau de la colonne thoracique, il décèle parfois un méplat, accompagné de raideurs de la région interscapulaire. Les examens neurologique et vasculaire sont négatifs. L'évolution de la symptomatologie est progressive, dans la plupart des cas, aucun traumatisme n'est évoqué dans l'anamnèse. 
Le traitement mécanique de la colonne thoracique consiste en des mobilisations et en des manipulations des segments vertébraux thoraciques en dysfonction et donne de bons résultats. L'amélioration du flux sanguin par voie réflexe peut être une explication. En complément, le praticien se consacre aux étirements des muscles raccourcis, au renforcement des muscles affaiblis et à la correction posturale. 
Le mécanisme exact du syndrome T4 n'est pas connu. On privilégie l'hypothèse de la suractivité du système nerveux sympathique. La position assise prolongée peut engendrer une mise en tension des structures nerveuses et un état d'ischémie relatif. 
Evans (1997) se base sur la neuroanatomie et la neurophysiologie pour expliquer le syndrome T4. Les fibres vasomotrices quittent la moelle par la corne antérieure et gagnent les ganglions de la chaîne sympathique. La localisation de cette chaîne est proche des articulations costovertébrales. Cette proximité, la rend vulnérable à la compression et/ou à l'étirement par les ostéophytes présents dans cette région. Nathan (1987) confirme la compression des structures sympathiques présente chez 2/3 des 1.000 cadavres examinés. 
Les fibres montent et descendent dans la chaîne sympathique sur plusieurs segments, pour la quitter en accompagnant un nerf spinal et finalement innerver les vaisseaux périphériques. 
Bogduk (1986) suggère qu'un segment thoracique hypomobile pourrait être à la base du mécanisme pathophysiologique. Pour Grieve (1988), la mobilisation des segments thoraciques reproduit la symptomatologie du patient. 
Quelques descriptions de cas cliniques sont publiés ou des analyses de la littérature internationale, mais jamais "des vraies études" n'ont été réalisées.
Plus d'informations dans "Neuropathies de la tête, du tronc et du bassin" publié par ArtThema en 2023.

Syndrome T4; syndrome T10; chaîne sympathique; douleur interscapulaire; syndrome dure-mérien cervico-thoracique; dystonie neurovégétative.

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