evidence based practice

Douleur myofasciale cervicale

Ginszt M. et al. Cervical Myofascial Pain Is Associated with an Imbalance of Masticatory Muscle Activity. International Journal of Environmental Research and Public Health 2022, 19(3):1577-11 pages.
La douleur myofasciale cervicale est associée à un déséquilibre de l'activité des muscles masticateurs.
La douleur myofasciale est due à un trouble musculo-squelettique qui provoque une douleur dans la zone d'un muscle et d'un fascia. La douleur peut être associée à de multiples points trigger myofasciaux (PTrM), définis comme des points sensibles exquis localisé au sein d'un cordon musculaire ou d'une aponévrose, qui engendrent une douleur locale et une douleur référée. Les points trigger se présentent sous deux états différents, ils sont actifs ou latents. Les PTrM latents peuvent s'activer en présence de stimuli mécaniques ou chimiques nuisibles continus. Les étiologies les plus fréquentes des PTrM sont les traumatismes directs, les mouvements d'étirement non programmés du muscle, les blessures chroniques, ainsi que la surcharge du système musculaire. Le mécanisme potentiel de provocation ou d'activation des PTrM est l'ischémie locale, qui entraîne une baisse du pH et la libération  de plusieurs médiateurs inflammatoires dans le tissu musculaire. Les PTrM actifs et latents sont associés à un dysfonctionnement du système myofascial, à une faiblesse musculaire, à une réduction de l'amplitude des mouvements et à des symptômes liés au système nerveux autonome, tels qu'une transpiration excessive, des déchirures et des changements de température cutanée. Cependant, dans le cas des PTrM latents, la manifestation clinique est nettement plus faible. Les PTrM actifs sont associés à une douleur spontanée dans les tissus environnants ou dans des sites distants (douleur référée). Les PTrM latents, quant à eux ne sont pas associés à une plainte douloureuse spontanée. Il convient de noter que les PTrM actifs et latents s'accompagnent également de changements dans l'activité musculaire, non seulement dans le muscle où se trouvent les PTrM mais aussi dans les muscles antagonistes. La présence de PTrM peut se manifester par une augmentation de l'activité musculaire de repos et une diminution de l'amplitude du signal électromyographique au cours de la contraction musculaire. Selon les critères diagnostiques de Travell et Simons, l'examen manuel par palpation (cordon myalgique, nodule sensible en son sein où le seuil douloureux à la pression est abaissé, douleur référée comparable ou connue du patient et réaction de secousse musculaire localisée à la stimulation du nodule) constitue la norme actuelle pour le diagnostic des PTrM. Selon une revue systématique actualisée, la sensibilité ponctuelle (point/nodule hypersensible dans une bande tendue), la douleur référée et la réaction de secousse musculaire localisée sont les trois critères les plus courants.
Une explication possible de la douleur référée est l'augmentation de l'efficacité synaptique, par l'activation de synapses inactives au niveau de la corne postérieure de la moelle, ce qui correspond à la sensibilisation centrale. Les PTrM actifs stimulent les nocicepteurs musculaires qui, en cas de stimulation nocive prolongée, déclenchent des changements moteurs et sensitifs dans les systèmes nerveux périphérique et central. La douleur référée des PTrM des muscles cervicaux, par exemple le trapèze supérieur, se propage vers la tête, simulant les symptômes perçus par les patients souffrant de troubles temporomandibulaires. Plus précisément, les PTrM actifs dans le muscle trapèze supérieur peuvent être responsables du développement de la douleur d'un muscle masticateur. De plus, les PTrM actifs dans le muscle trapèze supérieur sont également liés aux épisodes de céphalées de type tension. Des études électromyographiques ont également révélé la modification de la distribution de l'activité des muscles masticateurs chez les personnes souffrant de douleurs cervicales.
La fonction masticatoire nécessite des interactions synergiques entre les os des mâchoires, les articulations temporomandibulaires, les dents et les muscles masticateurs. Plusieurs études ont indiqué qu'un déséquilibre de l'activité des muscles masticateurs est observé chez les sujets présentant des conditions pathologiques ou anormales (par exemple, PTM, malocclusion). L'indice d'asymétrie (IAs) a été mis au point pour indiquer l'équilibre de l'activité électromyographique des muscles masticateurs des côtés droit et gauche. Le rapport de symétrie de l'électromyographie de surface (EMGs) entre le côté droit et le côté gauche peut suggérer des troubles structurels ou fonctionnels au sein du système stomatognathique. À ce jour, plusieurs études ont utilisé l'IAs pour évaluer l'activité des muscles masticateurs chez des personnes présentant des symptômes cliniques de troubles mandibulaires, dans différentes classes occlusales et squelettiques, pendant des traitements orthodontiques et au sein de la population saine. Une compréhension approfondie des mécanismes de la douleur référée induite dans les muscles masticateurs à partir de PTrM actifs dans les muscles de la colonne cervicale peut être importante pour une compréhension plus précise de l'étiologie et du développement de troubles tels que les céphalées de tension et les douleurs des muscles masticateurs. Cette étude a pour objectif d'évaluer la relation entre l'apparition de douleurs myofasciales associées à des PTrM actifs dans le muscle trapèze supérieur et l'indice d'asymétrie des muscles masticateurs.
Les PTrM dans le muscle trapèze peuvent être liés à l'asymétrie de l'activité des muscles masticateurs, ce qui suggère que la présence de douleurs myofasciales dans le muscle trapèze joue un rôle dans le déséquilibre du système stomatognathique. Un PTrM actif unilatéral dans le muscle trapèze peut augmenter l'activité EMG du même côté dans les muscles temporal antérieur et masséter.
Photo provenant de l'article
ATM ; muscles cervicaux ; DAM ; SADAM ; douleur référée.

Fascias et Sports



Zügel M. et al. Fascial tissue research in sports medicine: from molecules to tissue adaptation, injury and diagnostics: consensus statement. Britisch Journal of Sports Medicine 2018, 52(23):1497-9 pages.
Recherche sur les tissus fasciaux en médecine sportive : des molécules à l'adaptation des tissus, aux blessures et aux diagnostics : déclaration de consensus.
Le système fascial constitue un continuum tridimensionnel de tissu conjonctif viscoélastique, notamment constitué de fibres de collagène, il imprègne le corps et permet à tous les systèmes corporels de fonctionner de manière intégrée. Les lésions du système fascial entraînent une perte de performance significative autant dans la pratique sportive récréative que dans celle de sports de haut niveau, et sembleraient jouer un rôle dans le développement et la chronicisation des troubles musculo-squelettiques, notamment dans les lombalgies. Les tissus fasciaux méritent une attention détaillée dans le domaine de la médecine sportive. Une meilleure compréhension de leur dynamique d'adaptation à la charge mécanique ainsi qu'aux conditions biochimiques promet des améliorations précieuses en termes de prévention des blessures, de performances sportives et de rééducation liée au sport. Cette déclaration de consensus reflète l'état des connaissances concernant le rôle des tissus fasciaux dans la discipline de la médecine du sport. Elle vise (1) à fournir une vue d'ensemble de l'état actuel des connaissances sur le système fascial, du microniveau (réponses moléculaires et cellulaires) au macroniveau (propriétés mécaniques), (2) à résumer les réponses du système fascial à une charge modifiée (exercice physique), aux blessures et autres défis physiologiques, y compris le vieillissement, (3) à décrire les méthodes disponibles pour étudier le système fascial, et (4) à mettre en évidence la vision contemporaine des interventions qui ciblent le tissu fascial dans le sport et la médecine de l'exercice. L'avancement dans ce domaine nécessitera un effort coordonné des chercheurs et des cliniciens combinant la mécanobiologie, la physiologie de l'exercice et des technologies d'évaluation améliorées.
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Tissus fasciaux ; fascias ; système fascial ; médecine du sport ; troubles musculo-squelettiques.

L'anatomie du nerf fibulaire superficiel

Tomaszewski K. et al. Superficial fibular nerve variations of fascial piercing: A meta-analysis and clinical consideration. Clinical Anatomy 2017, 30(1):120-125.
Variations du nerf fibulaire superficiel lors de son émergence fasciale : Méta-analyse et considération clinique.
Le nerf fibulaire (péronier) superficiel est l'une des branches du nerf fibulaire (péronier) commun, il donne naissance aux nerfs cutanés dorsal médian et dorsal intermédiaire. Le nerf fibulaire superficiel est le principal contributeur à l'innervation sensitive du cou-de-pied et de la partie inférieure de la jambe. Sa façon de pénétrer le fascia profond (crural) qui varie considérablement d'un individu à l'autre, et les différences dans son parcours ultérieur peuvent favoriser les blessures iatrogènes. Des articles sur la prévalence de ces variations anatomiques ont été identifiés par une recherche exhaustive dans les bases de données. Les données recueillies ont été regroupées dans une méta-analyse basée sur 14 articles (n = 665 membres inférieurs) traitant des variations du passage du nerf fibulaire superficiel dans les fascias. La configuration anatomique la plus fréquente de type 1, où le nerf fibulaire superficiel transperce le fascia profond en tant qu'entité et se divise ensuite en nerfs cutanés dorsaux médial et intermédiaire, présente une prévalence combinée de 82,7%. La variante de type 2, où le nerf fibulaire superficiel se divise plus tôt et où ses branches terminales transpercent ensuite individuellement la couche aponévrotique présente une prévalence combinée de 15,6%. Le type 3, où le nerf fibulaire superficiel pénètre dans le fascia profond et se termine en nerf cutané dorsal médial, le nerf cutané dorsal intermédiaire reste ici absent, est observé dans 1,8% des cas. Une partie substantielle de la population présente donc un modèle de perçage du nerf fibulaire superficiel qui s'écarte de l'anatomie courante de type 1. Il est recommandé d'examiner minutieusement les éventuelles variantes du nerf fibulaire superficiel chez les patients afin d'aider à prévenir les blessures iatrogènes et les complications postopératoires.

Anatomie et physiologie du nerf fibulaire superficiel

Le nerf ischiatique formé de fibres des nerfs rachidiens de L4 à S3, se termine au niveau de l'apex du creux poplité pour donner naissance au nerf fibulaire commun et au nerf tibial. Le nerf fibulaire commun est composé de fibres provenant des nerfs rachidiens L4 à S2.  Lorsqu'il s'enroule autour du col du péroné il se divise en deux branches, le nerf fibulaire superficiel et le nerf fibulaire profond. Le nerf fibulaire superficiel est le plus fin des deux, il chemine sous le muscle long fibulaire et innerve les muscles long et court fibulaires. Le nerf émerge au travers des muscles fibulaires à la face antérolatérale de la moitié inférieure de la jambe, à environ 12 cm au-dessus de l'articulation de la cheville, au niveau d'un défaut de l'aponévrose crurale, également appelée aponévrose profonde de la jambe. 
Le nerf fibulaire superficiel est un nerf mixte. Ses fibres motrices innervent les muscles de la loge latérale de la jambe, principalement responsables de l´éversion et de la flexion plantaire du pied.  Le muscle long fibulaire est également impliqué dans le soutien de la voûte plantaire. Les branches terminale du nerf connues sous les noms de nerf cutané dorsal médial (la plus grande des deux branches) et de nerf cutané dorsal intermédiaire, assurent l'innervation sensitive de la face antérolatérale de la jambe, du dos du pied et de la face dorsale des orteils, à l'exception de la peau du premier espace entre le gros orteil et le deuxième orteil, innervée par la branche sensitive du nerf fibulaire profond (nerf cutané dorsal du nerf fibulaire profond).
En plus des variations de son émergence du fascia crural, si le nerf fibulaire superficiel chemine la plupart du temps au sein de la loge latérale de la jambe, on observe aussi des variantes anatomique à ce niveau. Selon une étude réalisée en Inde, chez 28,3% des spécimens cadavériques le nerf fibulaire superficiel cheminait au sein de la loge antérieure de la jambe.
La lésion du nerf fibulaire superficiel peut perturber la sensibilité au niveau de la région inféro-latérale de la jambe, du cou-de-pied et de la face dorsale du pied (à l'exception du premier espace entre le gros orteil et le deuxième orteil où c'est le nerf fibulaire profond qui fournit l'innervation sensitive). Cette symptomatologie peut accompagner une lésion directe du nerf fibulaire commun, survenant au cours d'un coup porté sur la face latérale du genou ou d'une fracture de la tête du péroné. Le nerf fibulaire superficiel peut également être coincé, ce qui peut entraîner des douleurs et des paresthésies dans la partie inférieure de la jambe, ainsi que sur le dos du pied. La compression  du nerf peut être secondaire à une entorse de la cheville ou à une blessure par torsion de la cheville, qui entraîne l'étirement du nerf au niveau de la cheville et/ou du pied. De plus, le nerf peut également être comprimé par le fascia chez un patient souffrant d'un syndrome de loge aigu ou chronique, ce qui entraîne une réduction du flux sanguin et de l'apport d'oxygène au nerf. Une décompression chirurgicale est alors nécessaire pour soulager la douleur et les autres symptômes, en particulier dans le contexte aigu.


Nerf fibulaire commun, nerf fibulaire superficiel ; nerfs cutanés dorsaux du pied ; neurocompression.
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Fascias et kinésiotaping


Akpinar F. et al. Investigation of Effectiveness of Two Different Kinesiotaping Techniques in Myofascial Pain Syndrome: An Open-Label Randomized Clinical Trial. Pain Physician 2021, 24(6):E721-E731. 
Enquête sur l'efficacité de deux techniques différentes de kinésiotaping dans le syndrome myofascial douloureux : Un essai clinique ouvert et randomisé.
Les auteurs trouvent que deux modalités de kinésiotaping (en inhibition et en space) sur un muscle trapèze supérieur présentant un point trigger myofascial actif, se sont révélées plus vite efficaces sur l'amélioration de l'intensité douloureuse, de la fonction physique et de la qualité de vie, que la pratique d'un programme d'exercices à domicile. Ils n'ont pas observé de différence significative entre les deux types de pose, à l'exception des 36 facteurs définissant la qualité de vie, qui se sont améliorés plus précocement dans le groupe ayant bénéficié de la pose en inhibition musculaire.
Kinésiotaping; syndrome myofascial douloureux. 

Dermatome et fasciatome


Stecco C. et al.  Dermatome and fasciatome. Clinical Anatomy 2019, 32(7):896-902.
Dermatome et fasciatome.
L'amélioration des connaissances sur l'innervation du fascia profond et sur organisation anatomique impose la réévaluation de la cartographie des dermatomes en fonction des nouvelles découvertes. Les auteurs distinguent dermatome et fasciatome, ils basent leur approche sur la littérature relative à la stimulation des racines nerveuses et la comparaison de la topographie des dermatomes et celle des myotomes. La première concerne la portion de tissu composée de la peau, de l'hypoderme et du fascia superficiel, innervée par toutes les branches cutanées originaires d´un même nerf rachidien. La deuxième concerne la portion du fascia profond innervée par la même racine nerveuse et organisée selon des lignes de force correspondant aux principales directions de mouvement. Le dermatome est important pour l'extéroception, tandis que le fasciatome est important pour la proprioception. S'ils sont altérés, le dermatome engendre une douleur clairement localisée et le fasciatome irradie la douleur en fonction de l'organisation de l'anatomie fasciale.

Innervation des fascias

Des recherches récentes montrent que le fascia profond est richement innervé (Stecco et al. 2007, Taguchi et al. 2013, Tesarz et al. 2011) et qu’il pourrait jouer un rôle dans la proprioception et dans la perception de la douleur. Les fibres nerveuses du fascia profond peuvent être soit peptidergiques, soit non peptidergiques. Taguchi et al. (2013) ont montré que les terminaisons nerveuses libres sont à la fois de type Aδ et C. Les fibres Aδ semblent être principalement sensibles aux stimuli mécaniques tels que le clampage, tandis que la plupart des fibres de type C sont polymodales (nocicepteurs) et donc sensibles à la fois aux stimuli mécaniques et chimiques (par exemple, à la bradykinine) ainsi qu' à la chaleur. En outre, les fibres C du fascia profond ont un seuil d'activation mécanique très élevé (1.854 mN), soit environ deux fois celui de la peau ou du muscle.
Schilder et al. (2014) ont constaté que la stimulation du fascia thoracolombal avec une solution saline hypertonique chez des volontaires sains pouvait générer une douleur, plus intense et plus irradiante que celle provoquée par l'injection de la même solution dans la masse musculaire des muscles érecteurs du rachis. Des résultats similaires ont été obtenus par Deising et al. (2012) avec des injections de facteur de croissance nerveuse dans le fascia thoracolombal. Schilder et al. (2018) ont conclu que la stimulation électrique de divers tissus mous de la région lombale révèle des caractéristiques différentes de la douleur en fonction de son origine : musculaire, fasciale ou cutanée, le caractère profond de la douleur indique que le muscle est le tissu concerné. La douleur brûlante ou la douleur vive caractérise un problème fascial.
Schilder et al. (2018) ont également souligné que les lombalgies d'origine fasciale ou cutanée peuvent conduire à une interprétation erronée et être considérées comme neuropathiques.
Ils ont aussi observé une sensibilisation à long terme des nocicepteurs du fascia profond à la pression mécanique et à la stimulation chimique avec des acides. Ce mécanisme pourrait expliquer les douleurs musculo-squelettiques chroniques. Les mêmes auteurs ont montré que les terminaisons nerveuses libres du fascia sont stimulées plus efficacement lorsque le fascia est "pré-étiré" par une contraction musculaire. La stimulation électrique du fascia profond produit une douleur sourde et gênante, tandis que la même stimulation de l'hypoderme et du fascia superficiel produit une douleur aiguë et clairement localisée (Itoh et al. 2004).
Cela suggère que les deux types de fascia jouent des rôles différents : le fascia profond semble avoir une fonction principalement proprioceptive, tandis que le fascia superficiel semble coopérer avec la peau pour l'extéroception. La couche adipeuse intercalée entre les fascias (TAP = tissu adipeux profond) joue probablement un rôle d'isolation, permettant aux deux fascias de se mouvoir et d'être étirés indépendamment.
Les auteurs pensent que le TAP devrait être considéré comme la "ligne de partage des eaux" entre le système extéroceptif (formé de la peau, du tissu adipeux superficiel et des fascias superficiels) et le système proprioceptif (situé dans les muscles et les fascias profonds).  Le tissu adipeux profond disparaît et où les fascias superficiel et profond fusionnent (comme dans la paume de la main et dans la plante pied), les systèmes exteroceptif et proprioceptif sont combinés. Cela facilite la perception de la forme, du volume, des surfaces des différents objets et, par conséquent, permet le mouvement, garantissant l'adaptation du pied et de la main aux différentes surfaces de contact. Les variations anatomiques existent et, de manière prévisible, les cartographies des dermatomes diffèrent entre les individus...


Dermatome - fasciatome - innervation - tissu adipeux profond



Fascias et neuropathies

Stecco A. et al. Fascial entrapment neuropathy. Clinical Anatomy 2019, 32(7):883-890.

Neuropathies par enclavement fascial.

Les neuropathies de piégeage sont des conditions cliniques débilitantes, qui engendrent une morbidité importante au niveau de l’appareil locomoteur en termes de douleur, de perturbations sensorielles, et de faiblesse musculaire. Elles constituent un défi tant diagnostique que thérapeutique.
Les blocages pouvant avoir des origines multiples, une mauvaise appréhension de l'anatomie lors de l'examen peut conduire à un diagnostic erroné et à un traitement inadéquat.
En analysant leur anatomie, cet article met en exergue le rôle important que peuvent jouer les fascias dans ce syndrome.
Les structures neurales possèdent un microenvironnement spécifique, constitué de tissus conjonctifs tels que le fascia profond, les septums intermusculaires, l'épinèvre et le périnèvre. Les modifications de ces interfaces mécaniques peuvent se traduire par une perturbation de la mobilité du nerf, avec pour conséquence, une diminution de sa relative indépendance par rapport aux structures environnantes. Cette situation entraîne la constitution de points de fixation et de "lésions d'étirement intraneural". Les enclavements des nerfs décrits dans cet article soulignent l'importance du tissu conjonctif dans la génération de symptômes, dont l’origine peut être confondue avec des conditions cliniques plus courantes, comme des syndromes ou des dysfonctions musculo-squelettiques. 
Les auteurs concluent que les origines fasciales des piégeages neuraux doivent être considérées comme un facteur important et doivent être prises en compte lors du diagnostic différentiel.

Neurofascias - piégeage - fascia profond - lésion d'étirement intraneural


Relâchement du fascia thoraco-lombal

 



Brandl A. et al. Immediate Effects of Myofascial Release on the Thoracolumbar Fascia and Osteopathic Treatment for Acute Low Back Pain on Spine Shape Parameters: A Randomized, Placebo-Controlled Trial. Life (Basel) 2021, 11(8):845-11pages.

Effets immédiats de la libération myofasciale sur le fascia thoraco-lombal et du traitement ostéopathique de la lombalgie aiguë, sur les paramètres de forme de la colonne vertébrale : Un essai randomisé contrôlé par placebo.

Le relâchement myofascial du fascia thoraco-lombal et le traitement ostéopathique induisent des effets immédiats sur les paramètres de forme de la colonne vertébrale, à savoir l'écart fonctionnel de longueur de jambe et l'angle de la cyphose. L'écart fonctionnel de longueur de jambe et l'angle de la cyphose diminuent de manière significative dans les groupes ayant bénéficié des techniques de relâchement myofascial du fascia thoraco-lombal et du traitement ostéopathique.
Les auteurs soulignent que des recherches supplémentaires devraient considérer les aspects neuromusculaires de ces associations.